20120122

Master Marathon Queen-Queen 1973

  
  Il est de bon ton d'utiliser ses oreilles parfois alors votre zombie se lance dans la rédaction de quelques articles sur des albums qui lui ont particulièrement plu ou qui l'ont marqué pour une raison ou une autre. Nous inaugurerons cette catégorie par un marathon duquel nous ne sortirons peut-être pas vivants, le Master Marathon Queen !
   Ce groupe est à peu près connu de tous, du moins pour ses morceaux emblématiques, We Will Rock You, Bohemian Rhapsody, A Kind of Magic, I Want to Break Free, c'est pourquoi il n'est pas question ici d'établir une chronique formelle, ni une critique élaborée, comme il peut s'en trouver partout sur internet ou dans des livres bien plus documentés que ce pauvre blog. Nous allons plutôt parcourir la bonne quinzaine d'albums du groupe sur un ton détaché, navigant au gré des morceaux sans véritable nécessité de vous apprendre l'histoire derrière telle ligne de basse, telle phrase ou telle tenue de scène trop près du corps. Nous n'évoquerons pas non plus l'histoire du groupe, sa formation ou les aventures extra conjugales de ses membres, toute notre attention se portera sur les albums et les chansons. 
  Il faut ajouter avant de commencer que votre zombie a découvert ce groupe alors que son oreille avertie se formait encore, à l'adolescence, si bien que parfois, ses commentaires pourront paraître orientés, subjectifs ou carrément de mauvaise foi. Il faudra faire avec, peut-être cela vous donnera-t-il par ailleurs, un nouvel éclairage sur ce groupe sur lequel tout semble avoir été dit.
 
  Commençons donc maintenant avec :


                                                                           Queen.
  
    Parue en 1973 cette pochette violacée est celle du premier album du quatuor. Composé dés lors de Freddie Mercury : chant et piano, Brian May : guitare, piano et chant, Deacon John : basse (son nom précède alors son prénom pour faire plus classe) et Roger Meaddows-Taylor : batterie et chant (il inclut alors son "middle name" pour faire plus classe), le groupe ne changera jamais, même si des musiciens supplémentaires viendront parfois se greffer à leur formation.
   L'album aurait été enregistré plus ou moins à la sauvette, profitant des temps morts des autres groupes pour aller enregistrer au plus vite dans les studios de Trident, à Londres, ce qui explique peut-être le côté un peu brouillon, disons urgent,  qui le caractérise.
  Les  10 morceaux qui le composent sont pourtant déjà très aboutis, le groupe les avait soigneusement répétés avant les enregistrements éclairs, ils oscillent entre un hard-rock très ancré dans son époque, un glam-rock assumé et quelques bizarreries vocales chères à Freddie Mercury.




  La première chanson, Keep Yourself Alive est une excellente entrée en matière. Première chanson du premier album, premier single également, c'est un morceau qui contient déjà une bonne partie des ingrédients que nous retrouverons dans de nombreux morceaux à venir : guitares acidulées et même un peu biscornues, énergie soutenue, chant de troubadour haut perché et arrogant. Tout ça en un premier morceau qui finalement résume bien le son du groupe durant ses premières années. En fait, inutile de poursuivre puisque tout est dit dans ce premier morceau. C'est donc la fin du marathon.
   Bon, pas tout à fait.
   Le groupe enchaîne avec Doing All Right, morceau qui débute comme une balade un peu innocente pour se muer ponctuellement en hard rock, les aller-retour entre douceur et énergie sont assez fréquent dans le paysage du groupe, Freddie Mercury n'a pas froid aux yeux et il n'hésite pas une seconde à monter dans les aigus, (on ne parle pas des tenues trop serrées on a dit) au contraire, et Brian May n'a pas peur de le suivre avec sa guitare bricolée.
   Great King Rat est la chanson suivante. Elle est soutenue par un rythme martial, enchaîne les paroles irrévérencieuse et un peu obscures. C'est un morceau plutôt représentatif de l'album, par l'expression de son urgence et son côté un peu bancal.
   My Fairy King, un titre pas très viril s'il en est. Ici la voix haut perchée de Freddie Mercury évoque une sorte de royaume féérique peu à peu corrompu, peuplé de chevaux ailés, d'abeille sans string (erreur d'impression ?), de lions gentils comme tout et de dragons rien de moins ! Tout ça est un peu naïf mais ne manque pas de charme.
   Liar est une chanson à tirroirs. Elle passe de la balade au glam, nous balance un pont franchement hard-rock qui suit un genre de gospel (plein d'hypocrisie) avant une fin plus fluide. Tout ceci ressemble peut-être à un tableau mal défini et confus, mais, mine de rien, ce sont un peu les germes de Bohemian Rhapsody qui sont semés ici et là.
   L'album continue avec The Night Comes Down, morceau apaisé avant la déferlante à venir :
   Modern Times Rock'n'Roll ! Même pas peur, la couleur est annoncée. Ce morceau est extrêmement bref (1'48), il détonne avec le reste de l'album qui est pour sa part plutôt alambiqué. Il présente une guitare survoltée et un chant qui n'est pas en reste, celui de Roger (Meddows) Taylor, décidé à relever le défi de qui chantera le plus aigu à certaines occasions. Même s'il n'est pas le morceau le plus mémorable du groupe, ni même de l'album, il pose sans en avoir l'air certaines bases du thrash-metal, et inspirera sans doute quelques Guns N' Roses, au hasard.
  Son and Daughter est une sorte de heavy-blues qui lorgne assez du côté de Led Zeppelin, Queen n'a jamais très bien dissimulé son admiration pour le groupe. Efficace malgré tout avec la présence, quasi traditionnelle à cette période de leur carrière, de choeurs à trois voix.
 Jesus. Rien que ça ! Chanson un peu lancinante, la première de Queen au sujet d'une célébrité, (la prochaine sera John Lennon bien, bien plus tard.) elle alterne entre passages à la rythmique très appuyée et d'autres plus légers, un peu naïfs, sur le thème de Jésus. Bon.
  Enfin, Seven Seas of Rhye termine l'album avec sa cascade instrumentale menée par le piano de Freddie Mercury. Il s'agit d'une ébauche d'une autre version au même titre, qui apparaîtra en conclusion de l'album suivant. Ceci révèle assez bien l'urgence de l'album, le morceau est très bref et inachevé.

 Au final, cet album n'est pas des plus accessibles, mais il représente tout à fait le son du groupe pour nombre d'années à venir. Il contient surtout énormément de pistes lancées vers des oeuvres plus abouties et plus marquantes.

 Important : Il ne comporte pas de synthétiseur, comme précisé dans les notes du livret, et Freddie Mercury n'a pas encore de moustache.

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